Hiver 1444-1445, les Armagnacs (aussi appelés « Les écorcheurs ») dévastèrent et pillèrent de nombreuses communes d’Alsace : Ensisheim, Rouffach, Herrlisheim et un jour ce fut au tour de Guebwiller…
Durant la nuit de la Saint-Valentin du 13 au 14 février 1445 vers trois heures du matin, les Armagnacs voulurent surprendre la ville profondément endormie. Ils mirent leurs ingénieuses échelles en place et commencèrent l’escalade des remparts de la ville.
Lors de leur assaut nocturne, les Armagnacs firent tomber de grosses pierres placées sur les rebords des murs du chemin de ronde pour pouvoir les jeter sur l’ennemi au moment voulu.
Ce vacarme réveilla les gardiens qui somnolaient à coté de leur feu, l’alerte fut aussitôt donnée.
C’est alors qu’une jeune femme, nommée Brigitte Schick, accourut en poussant de grands cris. Arrivée sur les remparts, à l’endroit où l’ennemi attaquait, elle enflamma une botte de paille et la jeta sur les envahisseurs dont on apercevait déjà la tête.
En entendant ses cris et en voyant cette paille enflammée tomber sur eux, les premiers Armagnacs eurent peur et prirent la fuite surement paniqués par l’apparition miraculeuse de celle qu’ils prirent pour la Vierge Marie.
En peu de temps, tous les gens valides de Guebwiller furent sur les remparts et l’attaque fut victorieusement repoussée.
Le lendemain matin, en ouvrant une porte de la ville, on trouva, accrochées aux remparts, les échelles que l’ennemi avait abandonnées dans sa fuite.
Ces échelles, fort ingénieuses, étaient d’un modèle absolument inconnu jusqu’à ce jour, quelques-unes étaient en corde et d’autres en bois de construction constituées de fragments de 2 à 3 mètres de longueur qui s’emboitaient bout à bout les uns dans les autres pour former ainsi des parties facilement transportables.
Aujourd’hui encore, elles font l’admiration de ceux qui vont les regarder dans l’église Saint-Léger de Guebwiller où une inscription raconte leur histoire.
Quant à Brigitte Schick, elle est devenue l’héroïne de la ville de Guebwiller.